Art et Vin

L’analogie entre le vin et l’art semble évidente, le viticulteur comme le peintre, ayant une palette de couleurs pour l’un, de cépages pour l’autre. Un rapprochement est également tentant avec la cuisine. Le chef cuisinier a également sa palette de fruits, de légumes, d’épices, de viandes et de poissons.

À DESMIRAIL, j’ai fait le choix de ne pas me contenter des ingrédients (cépages) principaux du bordelais que sont le merlot et le cabernet sauvignon.

Cependant j’ai choisi, à la différence de nombre de médocains enclins au cabernet sauvignon, de marier ce cépage avec le merlot à parité dans le premier vin !

Le merlot apporte la longueur et le fruité et le cabernet sauvignon l’élégance, la finesse et la complexité. J’ajoute dans l’œuvre finale (l’assemblage), tel des épices, deux cépages complémentaires :  le petit-verdot au caractère tanique et épicé, qui renforce le milieu de bouche, et le cabernet franc qui apporte une note de fraîcheur.

Le viticulteur comme le chef, vont se trouver confrontés aux caprices du climat. Tous deux cherchent à obtenir la meilleure matière première. Il leur faudra attendre la maturité de celle-ci, et beaucoup de choses peuvent se passer entre l’éclosion d’un bourgeon et le ramassage d’un fruit.

Ainsi le viticulteur, comme l’artisan, sont très dépendants de ce que leur apporte la nature.

À l’aide de son équipe, il peaufine ce que cette nature lui a offert, pour en faire un produit artisanal, et qui sait : une œuvre d’art !

Avec mon épouse Laurence nous rêvions d’établir un lien entre l’art et le vin.

Ce vœux s’est réalisé en 2023, avec un partenariat entre le Château Desmirail et la Zone Trois Galerie, située au 66 rue Notre Dame, Chartrons, à Bordeaux.

Denis Lurton,

Best of Wine Tourism 2024

Le Château Desmirail est très honoré d’être Best of Wine Tourism 2024 dans la catégorie « Architecture et paysages » et de rejoindre ainsi la famille des lauréats des Best of Wine.

Nous avons la chance d’avoir un exceptionnel cuvier médocain du XIXème siècle que notre équipe d’œnotourisme vous fait découvrir avec passion.

Merci à Lucie, Philippe et Charlotte d’accueillir nos visiteurs 7 jours sur 7 jusqu’au 31 octobre, pour partager avec eux leur amour du patrimoine. 

Réservation sur www.desmirail.com, par mail sur receptif@desmirail.com ou par téléphone au +33 5 57 88 57 14

VENDANGES 2023

Ah les vendanges, moment à la fois tant attendu et tant redouté par le viticulteur.

Tant attendu ? En effet c’est le moment où la vigne va révéler au grand jour sa palette.

Cette palette à l’origine de l’œuvre de l’année, le millésime, une page d’histoire !

Avant cela, la vigne est passée par une longue période et diverses étapes. Après un repos bien mérité (de 6 mois tout de même), tout reprend par l’éclatement des bourgeons qui vont libérer les feuilles et les mannes (futures grappes). Ainsi est lancé la période « en vert » de la vigne avec sa croissance (« contrôlée »), la floraison, la véraison, la maturation et enfin le temps de la maturité.

De même que les parents attendent avec impatience la venue au monde d’un enfant, les viticulteurs attendent la récolte.  Attente plus angoissante pour le viticulteur, car le temps de gestation s’avère plus difficile pour la vigne soumise aux aléas du climat et aux maladies, que pour le futur nouveau-né bien à l’abri dans le ventre de sa mère.

La floraison marque une étape décisive, car elle aura une importance déterminante sur la quantité de baies (raisins). Elle se situe environ 3 mois et demi avant la vendange (on parle de 110 jours).

La véraison est une autre étape importante, elle marque le passage du raisin vert au raisin rouge (la vigne ne connait pas l’orange), pour nos cépages merlots, cabernets et petit-verdot. Elle se situe à une cinquantaine de jours de la récolte.

Ensuite pour préciser la date il faudra procéder à des analyses et à des dégustations.

Des échantillons prélevés dans les parcelles seront analysés. Puis, le vigneron ira dans le vignoble pour goûter les raisins et organiser le programme de ramassage. Ce passage est essentiel, le raisin étant un fruit comme un autre, sa maturité peut s’apprécier en le goûtant. A cet égard, il ne faut pas me proposer de raisin de table car les raisins de cuves suffisent à mon bonheur !

Moment tant redouté parce qu’il faut savoir ne pas vendanger !!!

Avec l’approche de la récolte, survient une certaine frénésie qui soumet le viticulteur à la tentation de vendanger. Or, il lui faut savoir attendre, car il s’agit de la matière première pour la production de l’année.

En effet, vous pouvez imaginer que tout un domaine n’est pas à ramasser en même temps et heureusement que certains cépages sont plus précoces que d’autres ; par exemple, le merlot par rapport au cabernet-sauvignon.

Il lui faut en outre veiller à une maturité globale, car tous les raisins ne sont pas mûrs en même temps ; la floraison a pu s’étaler dans la durée et les baies ont pu être ensuite plus ou moins exposées au soleil qui contribue à leur évolution.

Ainsi, chaque année l’attente est de plus en plus stressante et paradoxalement, surtout quand les récoltes précédentes se sont bien déroulées !!!

Denis Lurton

Exposition d'Anais Vindel au Château Desmirail !

Une étiquette collector et une exposition artistique pour célébrer les 30 ans de Denis Lurton à la tête du Château Desmirail

"Avec mon équipe, dont certains sont là depuis 1992, je voulais célébrer l’excellence du millésime 2022, ma 30ème vinification à Desmirail. C’est aussi une manière de rendre hommage à mes parents Lucien et Marie-Jeanne, aujourd’hui disparus » déclare Denis Lurton qui a sélectionné avec son épouse Laurence, galeriste à Bordeaux, une œuvre de l’artiste bordelaise Anaïs Vindel pour illustrer l'étiquette collector du millésime 2022.

En effet, avec cette étiquette collector, le Château Desmirail ouvre une nouvelle page et affirme son soutien à la création artistique, une manière de marier l’art et le vin, les passions de Denis Lurton.

Qui est Anaïs Vindel ?

Née en 1994 dans le Sud-Ouest, Anaïs Vindel est une artiste pluridisciplinaire basée à Bordeaux. Sa production artistique  inspirée par ses voyages la conduit dans un univers poétique et sensuel. Elle sculpte sur la feuille des formes douces ocres faisant référence à la terre et à l‘argile.

Ces amphores aux courbes féminines ou abstraites, forment une ode à la culture primitive de la poterie et plus largement à la culture hellénistique de la Méditerranée.
L’artiste crée aussi des tapis, des céramiques, des vêtements, tout un univers qui lui est propre, reconnaissable par la délicatesse de ces harmonies de formes et de couleurs. Par ses différentes techniques et supports (tissages, linogravures et collages), elle engendre un univers polymorphe qui lui est propre, aux accents du sud, contemporain, harmonieux et poétique.

Le Château Desmirail dans sa démarche d‘ouvrir ses portes à l‘art et aux artistes, a naturellement été séduit par ce lien symbolique entre les peintures d’Anaïs Vindel et le travail de la terre et de la vigne. Par le sujet de ces belles amphores, rappelant les transports et les échanges ancestraux du commerce du vin, par cette palette aux nuances d’ocres allant de rosés lumineux aux marrons chauds rappelant les sols et la terre d'où émergent la vigne et les grappes, jusqu'aux tons rouges bordeaux des vins généreux, une façon de marier l'art et le vin.

Exposition jusqu'au 2 septembre 2023 inclus

28, avenue de la 5ème République 33460 Margaux-Cantenac

Cette exposition est ouverte dans notre cuvier Médocain tous les jours jusqu'au 2 septembre 2023 inclus.

Exposition réalisée en partenariat avec LA GALERIE DU PETIT ATELIER
Pour l'achat d'une œuvre, veuillez contacter le 06 70 08 37 63 ou écrire à la lagaleriedupetitatelier@gmail.com

A comme Adolescence

Le mot adolescence semble être réservé à l’être humain.

Cependant sans verser dans l’anthropomorphisme, le vin a des ressemblances dans son évolution, avec l’être humain.


Ainsi l’être humain après la vivacité de la jeunesse passe par une étape étrange, surtout pour les parents, il devient mutique et rien ne sert de le secouer ; ce qui d’ailleurs est prohibé.
L’adolescence est une phase de la croissance un peu taboue. Que ce soit pour les humains comme pour les vins. Peu osent en parler. Car chacun se demande comment réagir face à cette situation.
Aussi bizarre que cela puisse paraître, le vin connait une période similaire à celle des humains, après la vivacité du fruit, le vin cesse de s’exprimer pendant une période. Le secouage ou remuage n’est pas non plus recommandé pour le vin.


Qui n’a pas expérimenté un tel cas. Par exemple vous avez apprécié un vin chez des amis et quelques temps après vous pensez faire plaisir en ouvrant le même vin, et patatras, il est plat et ne ressemble en rien à celui qui vous a réjoui.
Il n’existe pas trente-six solutions, il faut se résigner, éviter de donner la bouteille incriminée au postier, ou tout autre personne, faire preuve de patience.
L’attente est difficile mais bénéfique, le résultat est positif.


Après me direz vous : quel est le temps d’attente ? Je reprendrai à mon compte la fameuse histoire du fût du canon : « un certain temps ».
Comme il n’y a pas de règle et que chaque cas est particulier, en ce qui concerne les vins de garde et le Desmirail en particulier, nous préconisons un repos de quelques années et l’achat de plusieurs bouteilles pour vérifier si la phase difficile est passée !!!

Pour vous rassurer, je vous dirai qu’au bout de dix ans, un vin a normalement passé l’âge ingrat !!!

Denis Lurton,

L'hiver est enfin là !

Jusqu'à la mi-janvier, nous nous sommes tous posé la question : "Mais où est l'hiver?" avec des températures pouvant atteindre les 14 degrés ! Mais aujourd'hui voilà enfin la neige !

Si l’automne 2022 nous avait surpris avec de rares couleurs de saison et la privation, au moins partielle, du spectacle annuel de la vigne multicolore (explosion de couleurs rouges et vertes dans des nuances les plus variées), l'hiver nous a étonné par ses températures n’étant pas de saison.

Une chose est sûre, et cela rassure, c’est bien la saison des pluies et tant mieux ; les nappes phréatiques sont en demande. L’herbe aussi s’en donne à cœur joie et si le spectacle est beau à voir il vaudrait mieux qu’elle ne pousse pas trop.

En effet, lors de la taille (période où les vignerons profitent de la dormance de la vigne pour lui ôter une partie de sa ramure et choisissent les branches susceptibles de produire l’année qui vient), les sarments coupés sont placés dans les rangs avant d’être broyés. Si l’herbe pousse trop, elle peut rendre plus difficile cette pratique visant à rendre à la nature une partie de ce qu’elle nous a donné.

Taille hivernale de la vigne

À DESMIRAIL, la taille occupe les vignerons et vigneronnes pendant cette saison hivernale. Elle requiert un vrai savoir-faire car elle doit être adaptée à la conformation et à la vigueur de chaque cep. Nous ne souhaitons pas demander à la vigne de produire plus qu’elle ne pourrait le supporter, au risque de la voir dépérir. Ainsi chaque pied est taillé d’une façon adaptée et la charge est pondérée en fonction de sa capacité de production.

A comme Affectif

C’est décidé après 30 ans au Château DESMIRAIL et à la veille de mon 31 ème millésime je sors de ma réserve pour partager avec vous mon parcours de viticulteur !!!

Par souci de classement (mes études de droit ont laissé quelques traces) je débuterai par la première lettre de l’alphabet et par un coup de projecteur particulier sur les trois A de DESMIRAIL

Le premier est :  Affectif.

DESMIRAIL (c’)est un héritage familial, un très beau cadeau. Mais comme en chacun il existe une tendance à ne pas regarder au plus près, et que je ne fais pas exception à la règle, ce ne fut pas mon premier centre d’intérêt.

Petit retour en arrière :  je dois reconnaître que j’ai vécu une enfance très heureuse entre mes parents Marie-Jeanne et Lucien Lurton, au milieu de mes neufs frères et sœurs (4 garçons et 5 filles), sur l’appellation Margaux, dans le village de Cantenac (associé en 2017 à Margaux pour devenir Margaux-Cantenac). Nous avons eu une jeunesse au milieu des vignes, au Château Brane-Cantenac, que nous quittions parfois pour des balades en vélo (le médoc est très plat et les routes moins empruntées à l’époque !) qui m’ont permis de connaitre la presqu’ile du Médoc, de Blanquefort à Pauillac. Nous ne nous hasardions pas dans le grand nord !

Pour ce qui est du vin j’ai eu le privilège de le découvrir tôt. Je vous rassure pas au berceau. Je devais avoir autour de dix ans et le dimanche nous dégustions un fond de verre d’un nectar rouge dont nous nous délections jusqu’à la dernière goutte. 

A titre personnel je penchais davantage vers les mots que vers le sol et j’envisageai une profession du verbe, avocat ou acteur, tient deux A ! Du côté maternel la famille comptait nombre d’Avocats et de Jésuites.  Ainsi ai-je fait des études de droit, suivies de l’école d’avocat et de trois ans d’exercice de cette profession. A la fois peu sûr de moi et ayant gardé de l’enfance des restes de timidité je fus enclin à tenter une nouvelle expérience. C’est néanmoins la tête haute que je quittais le Barreau de Bordeaux avec le prix d’éloquence et le titre de premier Secrétaire de la Conférence du stage après avoir prononcé un discours intitulé « Avocat-Acteur » (contrairement à une idée reçue deux modes de fonctionnement sensiblement différents, l’un actif l’autre réactif, l’acteur devrait d’ailleurs être appelé réacteur…)              

Point ne suffit le bagout et la belle voix

Avec obstination il faut chercher sa voie

(Excusez ces alexandrins de mirliton j’ai un goût particulier pour les vers de douze pieds !!!)

Mon cœur balançait en faveur du métier d’Acteur et comme Paris était le lieu idéal pour apprendre l’art dramatique, j’y tentais ma chance pour devenir comédien. Ainsi je m’engageais pour trois années d’études dont deux auprès d’un Maître, Maurice SARRAZIN, comédien-metteur en scène fondateur du Grenier de Toulouse et auteur d’une méthode personnelle à l’instar de celle du célèbre metteur en scène russe Stanislavski.  Pour lui tout partait d’un théorème simple : Qu’est-ce que ça te fait ? Le «te » étant l’état du personnage à l’instant T lequel est modifié par des perceptions réelles (état émotionnel du ou des partenaires) ou imaginaires (« bagages du personnage ») CQFD !!!

Encore une brève carrière de trois ans, qui s’arrêta après quelques belles rencontres et quelques exercices pratiques très variés : un passage à Avignon (« dans les coulisses », au Festival Off, en juillet 1990) avec un rôle dans une adaptation de Georges Dandin de Molière, un rôle dans un Labiche (l’Affaire de la rue de Lourcine) sur une Péniche au bord de la Seine (en 1991), et quelques rôles dans un spectacle sur l’Evangile selon Saint Jean adapté et mis en scène, à Blagnac (banlieue de Toulouse), par mon mentor, avec l’accompagnement musical d’extraits de la Passion selon Saint Jean de Jean-Sébastien Bach, adaptés par François Rauber, l’arrangeur des musiques de Jacques Brel.

Cependant au cours de cet intermède « de la barre et des planches » je conservais le lien avec la vigne en participant régulièrement aux vendanges tant à la vigne (la marche arrière avec remorque n’a plus de secret pour moi) qu’au chai où je découvrais les « secrets de la vinification ».

Cette parenthèse enchantée par les mots se terminait par mon retour au bercail, en juin 1992, à DESMIRAIL, à la demande de mon père Lucien. Celui-ci avait pris la forte décision de partager entre ses dix enfants son patrimoine (constitué avec l’appui de notre mère Marie-Jeanne en près de 40 ans) et de les laisser se débrouiller par eux même. Il me fallait être sérieux et m’engager (« On n’est pas sérieux quand on a 17 ans » écrivait Arthur Rimbaud mais à 33 ans il faut songer à l’être !)

Dans mes souhaits Desmirail figurait en premier (car à Cantenac, berceau de mon enfance, car le premier propriétaire était un juriste et que j’étais tombé sous le charme des élégants bâtiments longeant la célèbre départementale n° 2 dite route des châteaux…) c’est là que j’ai eu la grande chance de poser mes bagages au cœur de ce Médoc pour lequel j’ai eu un coup de foudre un jour en revenant de Paris. Ce fut une sorte d’illumination, je compris enfin que j’aimais ce pays simplement car il était « le plat pays qui est le mien ».

Depuis trente ans à la tête de DESMIRAIL j’élabore, chaque année, le vin qui me plait, vin basé sur l’élégance que m’autorise le beau terroir de Margaux et sur la rondeur et l’accessibilité que me permettent une extraction délicate des tanins.